Septembre 2020 (part2)
- republicofthevoid
 - 19 juin 2023
 - 2 min de lecture
 
Après cette rentrée et ma réaction à l'actualité sur le procès de Charlie, il y eut une nouvelle compagne dans ma vie : la peur.
La peur de ne pas avoir encore tout dit.
La peur de sombrer dans la haine.
La peur que tout recommence.
Faire un rap et voir une psy n’allaient pas suffire, c’était évident.
Je venais de faire le triste constat que les actualités rattachées aux attentats me perturbaient encore fortement, un an et demi après l'actualité des fausses victimes, en mars 2019.
J'eus besoin de sortir. C'est ce qui m'a amené à retrouver une ancienne collègue, un soir, dans un bar du 11ème.Elle me présenta à cette occasion une amie à elle. Je n'allais pas bien.
Je devais en être à ma deuxième bouteille de blanc quand la conversation a commencé à m’exaspérer. Je ne me souviens pas du sujet précis de la conversation. Mais je me souviens avoir réagi aux injonctions : «Je dois...», «Je ne dois pas...», «Je n’ai pas le droit de...»
Dans quelle espèce de prison vivaient-elles ? Ce soir-là, je n’ai insulté personne, ce n’est pas dans ma nature. Mais j’étais en colère contre les religions de ces deux filles. Elles l’ont pris personnellement, je peux le comprendre, mais tant pis. A ce stade de ma vie, j’éprouvais de la haine contre les religions et je n’avais pas le temps de m’occuper des états d’âmes de deux nanas que je ne reverrai pas.
C'était mon baptême d'irrévérence.
Dans le sale état d’ébriété dans lequel j’étais, j’ai dû rentrer chez moi à pied. Sur la route, je me suis battu. Enfin... disons plutôt que j’ai cherché à me faire battre, c'est plus exact. Je ne vais pas dresser davantage ce sombre tableau. Mais je me suis senti marginalisé.
Il faudra encore quelques mois de psy avant d'entrevoir la possibilité que mon désir inconscient, était de gésir sur un trottoir. Comme pour vivre, par culpabilité, les derniers instants d’un homme que je n’avais pas pu sauver cinq ans plus tôt.

_PNG.png)









Commentaires