Septembre 2020 (part1)
- republicofthevoid
 - 8 juin 2023
 - 1 min de lecture
 

Cette fois, je voyais une psychologue régulièrement pour parler, enfin, de l’attentat.
Des cauchemars apparaissaient dans lesquels je menaçais d’une arme l’homme que je n’avais pas pu sauver. C’était difficile, tordu, ignoble.
Mais la culpabilité sortait enfin de mes tripes et je commençais à comprendre que j’avais des choses à dire.
Chez la psy, en parlant de ces cauchemars, entre deux confinements, je trouvais l’idée de raconter mon histoire du 13 Novembre sur un rap, pour me faire du bien.
Je m’étais coupé de l’actualité en m'isolant dans une studette minuscule et je me retrouvais là, à déterrer ce qu’il y avait de plus sombre dans ma vie, en essayant laborieusement d'écrire et de rapper.
Les mois sont passés, et je ressentais comme tout un chacun, le besoin de m'informer. Nous étions en plein COVID, je ne pouvais pas me passer d'actualité pendant plus de deux semaines d'affilée.
C'est ainsi que le 2 septembre 2020, je me réveillai à 6h du matin avec Radio classique. Même si elle est parfois tonitruante, la grande musique reste assez douce pour réveiller un rockeur.
Ce jour-là, c’était l’ouverture du procès de Charlie. Le journaliste eut l’idée farfelue de diffuser les tirs de kalashnikov à l’antenne, comme si le son de ces armes allait délivrer une information supplémentaire à l’auditeur, 5 ans et demi après les faits.
Cela m’a tétanisé. Les kalash sonnent comme des kalash, que ce soit à Charlie ou au Bataclan. C’est le même son et le même message d’horreur.
Je n’ai pas décollé du lit ce jour-là, tant j’étais dans un état de profond abattement.
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