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2020

  • republicofthevoid
  • 29 mai 2023
  • 2 min de lecture

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Les années sont passées.


J'ai fait, comme beaucoup de rescapés, une reconversion professionnelle.

Je tais volontairement le métier que j'ai exercé, comme ces années que j'ai vécu, pour plusieurs raisons. La première, est que mon activité professionnelle, ces années-là, n'avait rien à voir avec l'album que je présente aujourd'hui. La seconde raison, c'est qu'il serait trop facile de m'identifier au sein du secteur dans lequel j'évoluais.


En revanche, il est utile d'exprimer que j'étais, pendant plus de quatre ans, dans une sorte de déni. Une fuite en avant qui m'aura fait vivre tout un tas d'aventures positives, et permis d'habiter aux quatre coins de la France. Des déménagements incessants qui expliquent que je n'ai jamais reformer de groupe de musique, moi qui jouais avec des amis depuis plus de quinze ans, inlassablement, chaque semaine.


Je n’ai jamais décidé d’arrêter la basse. J’ai tristement constaté que, sans groupe, j’en jouais moins, je n’en jouais plus.

Mais en 2020, tout change.


Des actualités récentes, en mars 2019, m'ont ramené à la réalité. Une quinzaine de personnes se sont fait passer pour victimes des attentats afin d'être indemnisées.

Ce fut extrêmement choquant comme nouvelle, d'autant plus pour un rescapé qui avait mis son trauma sous le tapis.


Cette nouvelle fut une déflagration. L'attentat avait été un coup de pied au cul pour aller de l'avant, et l'actualité, quatre ans plus tard, me clouait sur place.


Je prenais, sans m'en rendre bien compte, la décision de m'isoler.

J'attendais la fin de mon CDD, en décembre 2019, pour m'arrêter de travailler. Je quittais ma copine de l'époque, qui était incapable de comprendre mes choix de vie. Et après avoir été pendant quelques temps de retour chez mes parents, j'emménageais dans une studette de 9m2 près de la Capitale, à laquelle je me liais d'une affection toute particulière.


J'étais dans la même situation que quatre ans auparavant, sans job, ni groupe de rock. La différence était pourtant profonde. Quatre ans plus tôt, c'était l'insouciance et un formidable appétit de vie qui me guidaient vers l'aventure. Cette fois, c'était le besoin de me retrouver face à moi-même pendant une durée indéterminée qui me menait à l'isolement.


Installé dans 9m2 depuis à peine une semaine, le confinement était déclaré.



 
 
 

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