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29 juin 2022 (Part2)

  • republicofthevoid
  • 27 nov. 2023
  • 2 min de lecture

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Je venais d’avoir, dans les heures qui précédaient, une immense émotion de joie en revenant dans les rues de mon enfance et je me surprenais à penser que s’il y avait bien quelque chose de plus terrible que la mort, c’était bel et bien garder un homme en vie, tout en le privant de la liberté d’aller et venir au gré de ses envies dans les rues qu’il eut tant aimé, à telle ou telle époque de sa vie.


Plus terrible que la mort, aussi, de savoir que si la santé mentale de quelqu’un serait en péril dans les années à venir, ce n’était probablement plus la mienne, mais la leur. J’avais une vague idée de ce que pouvait ressentir un humain dans un isolement partiel, j'imaginais fort bien les dégâts d'un isolement complet. Et ma conviction la plus profonde, c’est que les mots et maux des quelques centaines de témoins venus à la barre pendant ces mois d’audience, allaient résonner entre les murs étroits de leurs cellules pendant très longtemps.


"Plus terrible que la mort." Cet argument est parfois repris par les défenseurs de la peine capitale, qui s'auto-congratulent eux-mêmes d'être plus indulgents, dans leur archaïsme, que ne le sont les partisans de la perpétuité.


Ils oublient que l'indulgence ne fait pas partie des options, ni des valeurs que la Justice se doit d'apporter ou de faire valoir dans de pareilles circonstances. Ils oublient que l'abolition est née hier, et qu'avant elle, les millénaires de règne de la terreur n'ont en rien réduit la criminalité. Ils oublient surtout que, dans plusieurs siècles, lorsqu'on évoquera cette Justice-là, cette Justice exemplaire, aucune tache de sang ne viendra rougir le tableau : seuls l'établissement des faits, dans le but de rechercher la vérité ; la reconnaissance et l'indemnisation des victimes, ainsi que la mise hors d'état de nuire des coupables raisonneront les esprits qui prendront le temps d'étudier le dossier V13.    

 
 
 

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