15 juin 2021

Je sortais de mon premier rendez-vous avec mon avocat, en vue de préparer le procès V13 de la rentrée (le procès des attentats du 13 Novembre 2015). Il faisait beau.

Une vague d’angoisse me saisissait et je tournais alors en rond dans le quartier. Je venais de pleinement considérer lors de ce rendez-vous ce que je savais déjà au fond de moi : je pourrai témoigner au procès qui allait s’ouvrir à la rentrée.

Je voulais témoigner… Mais en aurai-je le courage ?

J’étais sorti du cabinet vers 10h40 et je trainais ainsi ma carcasse jusqu’à 20h à Paris. Des mots, des phrases, des chansons, des poèmes, un discours… C’était tout à la fois qui tournait dans ma tête, rendant cette douleur dans mes entrailles quelque peu familière : une inspiration née de la rage d’être incompris.

Un beau bordel.

Mais c’était là, rythmé et plein de sens.

J’ai tartiné des pages sur un banc, d’autres sur les quais.

De la colère à l’enthousiasme, j’arrivais à voir le beau.

J’avais des tas de nouvelles musiques depuis mon grand confinement (de mars 2020 à mai 2021), certaines venaient de trouver leur texte.

D’autres mots chantaient sans que l’on ait besoin de faire plus que de les dire. Et enfin d’autres nécessitaient d’être développés, encore.

Je voulais témoigner mais je n'étais pas sûr d'avoir la force de le faire. Je n’étais sûr de rien.